Par Martin Kirouac
Nous allons tenter de décrire, dans ces quelques pages, la personne qu’était Freud. Nous débuterons tout d’abord par cerner le milieu familial de ce dernier, ses études, le statut social de l’homme, lequel évolua parallèlement à sa notoriété, les personnes signifiantes de sa vie – autant dans l’aspect plus personnel de son existence que dans celui professionnel.
Selon Markus (1994), Sigmund Freud est né le 6 mars ou le 6 mai 1856, à Freiberg, en Moravie (maintenant nommé Přibor), sur la rue Schlossergasse (maintenant Freudova). Certains croient que cette confusion est due au fait que la mère de Freud aurait été enceinte avant de s’être marier au père de Freud, prénommé Jakob. Ce dernier était négociant et eut dix enfants avec deux de ces trois femmes. Sa troisième femme, Amalie Nathanson, la mère de Freud, lui donna huit enfants. Freud était l’aînée de ces derniers. Bien qu’il devint célèbre sous le nom de Sigmund Freud, le nom figurant sur le registre de l’état civil est officiellement Sigismund Freud. Certains disent qu’il s’agirait d’une erreur du document officiel ; d’autres affirment que Freud changea de nom lorsqu’il était écolier (Garibal, G, 2001).
La situation du jeune Freud dans sa famille en fut une des plus privilégié. En effet, selon Garibal(2001), l’aîné possédant de grandes capacités intellectuelles, ses parents faisaient beaucoup pour favoriser ses apprentissages. Entre autre, Freud possède, malgré la famille nombreuse, une chambre bien à lui où il peut vaquer à ses études. Une anecdote est aussi abondamment décrite dans la littérature : Freud, ayant de la difficulté à se concentrer parce qu’une de ses sœurs pratiquait le piano, se plaignit à ses parents. On se pressa à débarrasser l’appartement du piano nuisible (Markus, G., 1994).
Selon Markus (1994), l’entrée de Freud en médecine semble avoir été produite par une erreur de sa part. En effet, il fit diverses lectures, dont La théorie de l’évolution de Darwin, qui l’intéressa à la science. Pour ce qui a trait à la médecine, c’est suite à la lecture de Die Natur de Goethe qu’il décide de s’y orienter. Anecdote s’il en est une, l’œuvre n’était pas un essaie de Goethe, mais bien d’un admirateur du penseur. En effet, un jeune suisse du nom de Georg Christoph Tobler fit parvenir ce texte qui se retrouva dans les archives du philosophe. Les historiens considérèrent durant un certains temps que le texte représentait un écrit de jeunesse non publié du philosophe.
Toujours selon Markus (1994), c’est suite à ces lectures et à l’obtention d’un baccalauréat avec mention – dont le titre de dissertation fut Les considérations qui président au choix d’une profession-, que Freud fut admit à la faculté de médecine de l’université de Vienne, en 1873. Ces études furent longue parce qu’il s’intéressait à plusieurs domaines et, << [en] plus des cours obligatoires, il [fréquentait] pour son plaisir des séminaires de physiologie, d’histologie, de zoologie, [et] il se rend même deux fois dans un laboratoire de Trieste où on étudie les animaux marins […]>>. C’est d’ailleurs suite à ces deux dernières visites qu’il publie son premier texte scientifique, Les Organes sexuels des anguilles. (35) C’est lorsque Freud était étudiant de Ernst Wilhem von Brüque qu’il fit la rencontre de Joseph Breuer. C’est avec celui-ci que Sigmund entretiendra une correspondance qui lui permettra de jeter les bases de la psychanalyse. Le 30 mars 1881, Freud est nommé docteur en médecine.
Selon Gay (1991), Freud fait la rencontre de Martha Bernays, celle qui allait devenir son épouse. Le couple se fiance en secret le 17 juin de la même année. Lorsque les tourtereaux annoncèrent la nouvelle à leur famille respective, la mère de Martha prit des dispositions pour éloigner les amoureux, vraisemblablement parce que Freud n’était pas encore en situation financière de l’entretenir et de la marier, ce qui augmentait d’autant plus les chances de relation sexuelle sans que le mariage n’est été prodigué. C’est ainsi que Martha alla s’installer à Wandsbek pour quatre années. Durant ces long mois, Freud et Martha entretinrent une correspondance abondante.
Freud commença donc ses travaux sur la cocaïne suite à la lecture d’une essaie du Dr. Theodor Aschenbrandt. Il n’hésita pas à tester cette drogue sur lui-même et sur ces collègues. Son ami Fleish mourut d’ailleurs de la dépendance à la cocaïne qu’il avait développée suite à la recommandation de Freud (Markus, G., 1994). La découverte qu’il fit concernait les effets anesthésiant de la cocaïne. Malheureusement, il n’avait pas su tenir sa langue avant la publication de cette découverte et en parla au Dr. Koller et au Dr. Königstein. Tout de suite après leur avoir fait la démonstration des effets de la cocaïne sur la langue d’un patient, Freud quitta la ville pour aller rendre visite à Martha. C’est à ce moment que les deux médecins nouvellement informés de la découverte entreprirent, chacun de leur côté, des recherches intensives pour démontrer scientifiquement les effets constatés par Freud. Au moment où il revint de son voyage, Sigmund fut stupéfait de constater qu’il avait été doublé lorsqu’il prit connaissance de Communication sur l’anesthésie locale de l’œil que Carl Koller avait publié durant son absence (Markus, G., 1994).
Outre ses déceptions scientifiques au sujet de la cocaïne, Freud eu droit à une bourse, en 1885, lui offrant le privilège de participer à un stage de six mois auprès de Jean-Martin Charcot. C’est lors de ce stage qu’il prit connaissance de la méthode de l’hypnose. En effet, c’est dans l’appartement de Charcot qu’il vit les symptômes d’une patiente hystérique s’estomper tout simplement sous l’effet de la suggestion (Markus, G., 1994).
Selon Markus (1994), Freud fait son service militaire en la qualité de médecin militaire e 1886. En même temps, il traduit quatre essais de John Stuart Mill. Mais Freud est essentiellement un antimilitariste et demande d’être démit de ses fonctions, tout juste après avoir été promu médecin du régiment.
En 1886, selon Markus (1994), Freud ouvre son premier cabinet à Vienne. C’est pour lui un pas important vers un mariage prochain. Le 14 septembre il prend la main de Martha. Finalement, il déménage son cabinet au 8 de la Maria-Theresien-Strasse. Mais les clients sont rares. En effet, Freud possédait les mêmes moyens que ses confrères pour soigner les cas neurologiques et ceux-ci n’amenaient à cet époque que peu de résultats. C’est alors qu’il se tourna, en 1887, vers l’application de l’hypnose en situation clinique.
De 1887 à 1895, Martha donne naissance au six enfants de Freud : Mathilde (1887), Jean-Martin (1889), Olivier (1891), Ernst (1892), Sophie(1993) et enfin, Anna (1895) (Garibal, 2001). En septembre 1891, la famille étant devenu trop nombreuse, ils aménagent à l’appartement mythique du 19 de La Berggasse. C’est aussi durant cette période que la méthode cathartique est utilisée pour la première fois, en 1889 (Markus, G., 1994).
Pour Markus (1994), Freud et Breuer écrivent, en 1895, un ouvrage dont le titre est Les Mécanismes psychiques des phénomènes hystériques. Largement inspiré du cas Anna O., dont Breuer avait décrit l’historique dans le livre Le cas d’Anna O., cet ouvrage jetait les bases de nouvelles connaissances sur la névrose. Il est ici intéressant de noter que Freud ne traita jamais Anna O.Un deuxième volume – Études sur l’hystérie- vit le jour en 1895, malgré que Freud ait rompu avec Breuer en 1894, les deux hommes ayant une conception différente du rôle de la sexualité dans la névrose. Certains croient aussi que cette divergence d’idée cachait la possibilité que Breuer aurait été le père de l’enfant de Anna O. Fait intéressant, Anna O., dont le nom réel était en fait Bertha Pappenheim, devint une leader du mouvement féministe. Elle mourut en 1936.
Durant les années qui suivirent, Freud allait construire sa théorie de la psyché humaine. Il avait commencé à analyser ses propres rêves et L’Interprétation des rêves parait en 1899. Peu après, en 1900, Freud commence l’analyse de Dora. Il publiera, en 1905, Fragment d’une analyse d’hystérie : Dora, qui relate le cas de cette patiente. Freud eut d’autres cas célèbre, dont ceux du petit Hans, de l’homme aux rats et de l’homme aux loups. Chacun de ces patients, dont lui-même, lui donne les éléments qui l’aident à mettre sur pied la psychanalyse (Gay, 1991).
En 1898, Freud rejette la méthode cathartique parce que dans celle-ci, le médecin falsifie par ses propos les souvenirs du patient. Il invente alors une méthode qu’il nomme la libre association. La psychanalyse prend tranquillement forme. Il publie Psychopathologie de la vie quotidienne en 1901, Au-delà du principe de plaisir en 1919, Psychologie collective et analyse du moi en 1921, Le Moi et le Ça en 1923, et finalement, Ma vie et la psychanalyse en 1925 (Markus, G., 1994).
Durant l’année 1923, selon Gay, P. (1991), il subit la première d’une longue série d’opération visant à éradiquer un cancer de la bouche. Durant nombreuse années, il souffre de cette maladie mais continue néanmoins à fumer le cigare, le vice de sa vie. Puis passe les années et le 3 juin 1938, il immigre à Londres pour fuir la guerre qui est sur le point d’éclater.
Le 23 septembre 1939, suite à un long et douloureux cancer, Sigmund Freud meurt en Angleterre, suite à une injection de morphine (Chalmeton, M. & Chalmeton. V., 2005)
Voyons maintenant la théorie psychanalytique plus en profondeur. Selon Morin et Bouchard (1997), la théorie psychanalytique est composée de deux postulats de bases. Ceux-ci sont << […] la division du fonctionnement de l’appareil psychique en phénomènes conscient et en phénomènes inconscients, et leur influence sur tout l’organisme humain. >> Il s’agit d’une approche hédoniste qui consiste à éviter les frustration que l’homme rencontre dans sa vie et de rechercher les plaisirs.
Toujours selon Morin et Bouchard (1997), l’inconscient est << […] dynamique et contient, outre les phénomène refoulés, tout le monde pulsionnel de l’individu. >> Lorsque ces pulsions ont été transformé dans l’inconscient d’un individu, elles sont transporté dans la conscience pour ensuite créer les comportements. Les pulsions se compose d’un certains nombre d’élément. Elles ont une source commune qui est toujours enraciné dans le déséquilibre biologique. Ensuite, elles ont un but, celui de rétablir l’équilibre et d’obtenir des plaisirs, et un objet, c’est-à-dire ce par quoi le but est atteint. Finalement, les pulsions ont une intensité, ce qui veux dire leur force ou leur poussé.
La psyché humaine est composée de deux structures différentes. La première, nommé premier topiques, est constitué du << […] conscient, [du] préconscient (autrement dit, la mémoire accessible), et [de] l’inconscient, comprenant notamment les souvenirs refoulés, inaccessibles.>> Vient ensuite le deuxième topique, qui << […] distingue le Ça, pôle pulsionnel inconscient de la personnalité, le Moi et le Surmoi. >> Le Ça représente les pulsion inconscientes ; le Moi, << […] doit assurer une adaptation à la réalité, là où le Ça ne se préoccupe pas des contraintes extérieures. Mais, le Moi est aussi le responsable de nombreuses « défenses » pathologiques. >> ; le Surmoi représente l’intériorisation de l’autorité parentale (Wikipédia, psychanalyse, 2007).
Pour conclure, il serait inutile de prétendre cerner le
personnage que fut Freud en un nombre réduit de page. Le personnage était
complexe et prétendait vouloir mêler les cartes de ses futurs biographes. Nous
espérons tout de même que ces quelques pages vous auront éclairé sur certains
aspects de la vie de Freud et de sa contribution à la psychologie.
Bibliographie
Markus, G. (1994). Sigmund Freud ou les secrets de l’âme. Albin Michel.
Gay, P. (1991). Freud, une vie. Hachette.
Garibal, G. (2001). Sigmund Freud : L’homme, le médecin, le psychanalyste. Édition De Vecchi S.A. – Paris.
Chalmeton, M. & Chalmeton. V. (2005). Sigmund Freud : La vie et l’œuvre, 1856-1939.Ed. ECONOMICA.
Psychanalyse. (2007, avril 8). Wikipédia, l’encyclopédie libre. Page consultée le 5 avril 2007 à 19:52, à partir de http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Psychanalyse &oldid =15734940.
