Le réflexe de fuir

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Nous sommes plusieurs à vivre des moments angoissants et stressants depuis que la pandémie du COVID-19 a atteint nos contrées. Au tout début, ce stress s’est montré aigu. Nous nous sommes retrouvés devant un danger inconnu et avons dû agir. Deux semaines plus tard, nous nous croyons maintenant plus calmes et peut-être croyons nous que notre stress a laissé place à une longue attente qui se terminera sans trop de séquelles psychologiques. Cependant, mieux comprendre les mécanismes du stress peut nous aider à mieux agir sur ces derniers. Nous verrons donc, dans ce texte, les trois étapes de ce qui est appelé le syndrome général d’adaptation, selon la théorie du médecin montréalais Hans Selye, soit la réaction d’alarme, la résistance et enfin, l’épuisement.

Dans la première étape, celle de la réaction d’alarme, toutes nos énergies sont mobilisées afin de faire face au danger perçu. L’être humain, pour faire face à un danger, à seulement deux possibilités devant lui : attaquer ou fuir. La majorité d’entre nous a passé ce premier stade au courant des deux dernières semaines. Nous avons fait nos provisions, nous avons mis en place des stratégies et nous nous sommes isolés. Donc, pour la majorité d’entre nous, la réaction fut de fuir le danger. Et dans ce cas précis, face à un tel ennemi, et face au degré de préparation faible de notre société pour faire face à ce genre d’enjeux, c’était le bon réflexe.

La deuxième étape, quant à elle, est celle de la résistance. Notre corps s’est adapté à la nouvelle situation et nous nous sentons prêts à faire face à la suite des choses, malgré que le danger soit toujours présent. Nous pouvons ici croire que nous allons mieux, mais nous sommes toujours en plein dans la réaction de stress. Elle n’est pas partie, elle a seulement évolué.

Enfin, si le danger continue à être présent de façon continue dans le temps, l’effet de la résistance se fera sentir sur notre corps et nous commencerons à être plus fragiles et plus sujets à la maladie. C’est l’étape de l’épuisement, celle où la sécrétion continue des hormones du stress dans notre corps commence à user et à dérégler celui-ci.

Dans une situation nouvelle comme celle que nous vivons, ou la sensation de contrôle sur nos vies est au plus bas, il est tout à fait normal et essentiel de vivre du stress. La première semaine, par exemple, j’ai fait des provisions de denrées comme jamais auparavant. Après coup, je me suis senti un peu stupide d’en avoir acheté autant (heureusement que j’ai des bidets chez moi, j’aurais pu acheter trop de papier de toilette). Malgré tout, a posteriori, je suis content de m’être préparé ainsi, car je faisais face, alors, à l’incertitude. Mes réactions instinctives m’ont permis de préparer ma fuite (le confinement) et probablement une future quarantaine (ma conjointe est un « ange gardien » n’ayant pas le loisir de fuir ce danger). Ces réactions se sont inscrites dans notre code génétique au courant de l’évolution comme des comportements nécessaires à la survie de l’espèce. Ce sont elles qui nous ont permis de survivre jusqu’ici. Elles sont nécessaires, quoique parfois un peu primaires.

Au courant des prochaines semaines, nous devrons apprendre à composer avec un niveau de stress qui nous était, pour la plupart, inconnu. Nous devrons nous adapter à de nouvelles réalités. Il nous faudra gérer ce stress afin qu’il ne devienne pas chronique et ainsi éviter d’entrer dans la troisième étape : l’épuisement.

Dans les prochains articles, je vais vous accompagner afin que vous puissiez apprendre à mieux vous connaître face au stress et je vais également vous expliquer certaines des réactions collectives que nous vivons au niveau psychologique, afin de mieux comprendre ce qui se passe et afin de pouvoir mieux vivre avec ses réactions et celles des autres.

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